dimanche 26 mai 2013

Ayder nous donne des ailes


De Trabzon, nous avons découché une fois pour aller dans un village montagnard, Ayder. Super route à travers la montagne, qui cette fois nous offre des plantations de thé. Pas le moindre espace sans ces buissons rapprochés qui donnent aux pentes un petit air froissé, festonné. Et puis ça et là, comme tombés du ciel des femmes (des hommes beaucoup plus rarement) sont fichées jusqu’à mi-cuisse ou à la taille dans cette ondulation verdoyante et ramassent les feuilles de thé en secouant les buissons dans des sacs posés sur les arbustes et qui semblent flotter. Nous sommes excités par cette sortie à la montagne.
 

 
 
Logement dans une vétuste et sombre baraque en bois sombre qui fait peur aux enfants, frayeur accentuée par la brume qui remonte de la vallée et obscurcit bien vite l’endroit avant la tombée attendue de la nuit. Nous sommes seuls avec le gérant, jouons aux cartes dans la pièce du bas chauffée par un poêle dont le tuyau fuit, obligeant à ouvrir la porte car la fumée envahit le salon. Très bonne nuit en définitive des minots, engoncés sous leurs couettes qui en redemandent dès le réveil. 

 
Le bruit du torrent derrière la maison est continu. Le soleil nous réveille tôt et nous partons nous balader vers les inatteignables sommets enneigés. Juste le bonheur d’escalader les rochers le long du torrent et remonter les pâturages. 
 

 En haut, on aperçoit une femme un enfant sur le dos. Nous la rejoignons rapidement. Elle nous invite chez elle à manger. Nous nous installons dans la pièce unique, pas très à l’aise, faut bien l’avouer. Mehmet, 2 ans, fait le fanfaron. La femme prépare une fondue de fromage sur le poêle et le thé chauffe aussi. Les odeurs sont fortes, de fromage, et aussi de vache. La famille a 4 vaches, un potager devant la maison, quelques ruches. La femme a 26 ans, son visage, édenté, lui donne pas mal d’années en plus. Elle nous sert du beurre maison et une sorte de crème fraiche solide. La fondue est super bonne, Maolann, qui a des haut-le-cœur, n’en prend pas. Le beurre est salé et Phanie a du mal à manger la crème. Jade boit son verre de thé en entier et Louna prête sa montre à Mehmet pour jouer. Nous achetons une paire de chaussettes tricotée par la femme et prenons congé après ces 3/4 d’heures incroyables, impressionnants et émouvants.
 

 

En descendant nous croisons un serpent plutôt long mais plutôt mort et avons la chance incroyable de voir deux ours, jeunes, sur le versant opposé, nous les observons, de loin, un bon moment. 
 

Retour en bus, nous planons tous les cinq après cette journée intense, Louna bouquine, Phanie Maolann et jade jouent aux cartes, je contemple, le soleil inonde la côte, des milliers d’étoiles dans la Mer Noire. Le contre jour des bateaux de pêche et des tankers les dessinent à l’horizon.


Trabzon, à foison


Visite d’une nouvelle Aya Sophia. Petite taille, sobre, presque austère. La mer Noire est en contre bas, un tanker planté dans l’eau paraît d’ici être au dessus des immeubles. Quelques peintures murales, souvent fantômatiques, relatent les exploits miraculeux de Jesus (noces de Cana-pêche miraculeuse et quelques guérisons). Dessins de Phanie, représentation danse et gym des enfants sur la pelouse parmi les roses. Thé prolongé, Jade a le sien, à la cerise. Tarot, jeux d’enfants dans un square dédié puis retour vers notre centre ville et notre restaurant favori pour y manger entre autres des poivrons farcis.




Promenade autour et dans une ancienne maison d’Atatürk, en haut d’une colline. Jardin agréable où mariés se succèdent pour des séances de photographies.
Détour par  le monastère de Sümela, à 50 km de Trabzon. Un heure de trajet pour retrouver les montagnes turques qui ne nous auront donc jamais quittés pendant ce voyage, tantôt vertes d’herbes folles ou de sapins, parfois de pins parasols, d’autres fois très rocailleuses ou parsemées de pierres, éparses ou organisées en murets délimitants de petites parcelles de terre. La route est tranquille et nous mène progressivement au travers des brumes vers le monastère. Magnifique édifice du 4ème, construit contre la paroi rocheuse. Vraiment impressionnant. Les peintures préservées, extérieures et intérieures sont incroyables, les couleurs chaudes et les personnages ont de gros nez.  Descente à pied vers le minibus, par un sentier de montagne. Des massifs de fleurs violettes sont incrustés au milieu de la végétation où les feuilles claires des arbres nouveaux éclairent la vallée.




Passage à Boztepe, en haut d’une colline de la ville. Les turcs, attablés le long de la corniche, grignotent des graines de tournesol en buvant le thé d’un samovar posé sur leur table. La ville s‘étend juste en dessous et en arrière fond, la mer noire toujours aussi bleue.
Hammam avec massage pour les mecs, vigoureux, très, agréable autant. C'est émouvant de voir le corps du bout d'homme musclé de Maolann balloté dans tous les sens entre les mains puissantes mais bienveillantes du masseur. Petit thé sur coussins sous des serviettes chaudes à la sortie avec Bakhlava. Nous sommes comme des rois et supprimons, d’un accord commun, le « comme ».
Trabzon c'est enfin le match de foot sur écran géant sur la place centrale noire de monde. Finale de la coupe de Turquie avec Trabzon comme perdant. Ambiance de dingues, écran géant flottant au vent et nous, installés sur le podium car touristes et donc privilégiés comme toujours.


Entrée de mosquée

Meydan, "notre" place

Petite manifestation sur la place

Simit